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Comment protéger son entreprise en cas de divorce ?

Comment protéger son entreprise en cas de divorce ?

Publié le : 16/06/2025 16 juin juin 06 2025

Le divorce ne se limite jamais à une simple rupture affective, et lorsqu’un des époux est entrepreneur ou associé, cette rupture revêt une portée patrimoniale considérable.

L’entreprise, souvent perçue comme le fruit d’un labeur personnel, peut se retrouver au cœur des opérations de partage, et sa protection devient alors une priorité, tant pour garantir la continuité de l’activité que pour limiter les conséquences économiques d’un divorce.

 

Comprendre les enjeux du divorce sur le patrimoine professionnel


En cas de régime communautaire, l’entreprise ou les parts sociales acquises pendant le mariage entrent en principe dans la masse partageable, ce qui peut susciter des tensions, notamment lorsque l’un des époux est seul à avoir contribué à l’essor de l’entreprise, mais que l’autre en réclame la moitié en vertu du régime matrimonial.
Un fonds de commerce acquis avant le mariage ou reçu par succession demeure un bien propre, mais la valorisation de ce bien pendant le mariage peut générer une créance au profit de la communauté.

La détermination des créances entre époux, les récompenses dues à la communauté, ou encore l’attribution préférentielle de l’entreprise façonnent le devenir de l’activité économique, mais cette opération peut désorganiser l’entreprise, altérer sa gouvernance ou conduire à sa vente si aucun accord n’est trouvé. D’autant que si les deux époux exercent ensemble une activité professionnelle, le départ de l’un peut engendrer des conflits décisionnels, voire un blocage dans les assemblées.

 

Les différents régimes matrimoniaux : atouts et risques pour les entrepreneurs


Le régime de la communauté réduite aux acquêts consacre une mise en commun des biens acquis pendant le mariage, y compris les revenus professionnels. En cas de divorce, la moitié des parts sociales ou de la valeur de l’entreprise peut revenir à l’autre époux, même non actif dans la société.

Plébiscité par les entrepreneurs, le régime de séparation de biens cloisonne les patrimoines. L’entreprise reste la propriété exclusive de l’époux qui l’a créée ou acquise. Ce régime limite le risque de partage, mais nécessite une gestion rigoureuse des flux financiers pour éviter toute requalification ou confusion de patrimoines. En cas de divorce, la prestation compensatoire peut néanmoins être due : elle vise à corriger les disparités de niveau de vie et tient compte des revenus ainsi que du patrimoine de chaque époux.

Moins répandu, mais particulièrement adapté, le régime de la participation aux acquêts combine les avantages de la séparation pendant le mariage et ceux de la communauté lors de la dissolution. Il permet de protéger l’outil professionnel pendant l’union tout en assurant un partage équitable des gains accumulés, par le biais d’une créance de participation.

 

Adapter son contrat de mariage aux réalités entrepreneuriales


La rédaction d’un contrat de mariage spécifique permet d’anticiper les conséquences patrimoniales d’un divorce, et de sécuriser les droits de l’entrepreneur sur son outil de travail. Ce contrat peut exclure certains biens du partage ou préciser les modalités d’évaluation et de répartition des actifs professionnels.

Certaines stipulations contractuelles peuvent venir renforcer la sécurité patrimoniale : clause d’exclusion de communauté pour les biens professionnels, clause de préciput pour attribuer certains biens en priorité, ou clause d’inaliénabilité pour protéger les parts sociales, et ainsi moduler les effets du régime matrimonial.

 

Anticiper la protection de l’entreprise dès la création ou la reprise


Le choix de la structure juridique de l’entreprise (SAS, SARL, entreprise individuelle) interagit avec le statut matrimonial. Une entreprise individuelle expose davantage le patrimoine personnel que la création d’une société à responsabilité limitée, puisque les créanciers publics peuvent saisir celui-ci.

Lorsqu’un bien propre est utilisé pour acquérir des parts sociales, une déclaration de remploi est nécessaire pour préserver la qualification propre. À défaut, les parts tombent en communauté. La clause d’exclusion dans les statuts permet par ailleurs de limiter l’entrée de l’ex-conjoint dans la société en cas de divorce.

La rédaction des statuts ou d’un pacte d’associés peut intégrer des clauses organisant les conséquences d’un divorce : clause d’agrément, clause de rachat forcé en cas de changement de statut matrimonial, clause de non-concurrence, et anticipent les conflits.

 

Divorce et entreprise : quels recours en cas de conflit ?


L’indivision postcommunautaire s’avère périlleuse, il est alors envisageable de recourir à un rachat de parts, à l’attribution préférentielle, ou à une convention d’indivision temporaire, pour éviter la vente forcée sinon une cogestion conflictuelle.

En l’absence d’accord, le juge aux affaires familiales statue sur la liquidation du régime matrimonial, ordonne au besoin des expertises, et fixe la valeur des actifs, avant de déterminer l’attribution des biens à l’un des époux avec versement d’une soulte.


Nos conseils pratiques pour préserver l’entreprise en cas de divorce
 
  • Opter pour un régime matrimonial adapté dès la création d’entreprise ;
  • Prévoir des clauses protectrices dans les statuts et le contrat de mariage ;
  • Anticiper la sortie d’un conjoint du capital par un pacte d’associés clair.

 

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